Classement

« Alors? Il sont classés à quelle place tes Masters? »

Tout d’abord ce ne sont pas « mes » Masters mais ce sont les Masters que je dirige. Ensuite, oui, je l’avoue ils ne sont pas classés et ils ne sont pas prêts de l’être. Pourquoi? Tout simplement parce que ces classements c’est de la connerie. La majorité des informations sont du déclaratif qui ne sont pas vérifiés par les éditeurs du classement. Ce n’est pas bien grave parce que ce qui compte pour eux c’est l’argent qui va être encaissé. Participation à des salons, pages de publicité dans le média … Plus la participation financière est élevée, meilleur est le classement.

Le pire c’est lorsque vous êtes classé alors que vous n’avez donné aucune information. Vous préférez être classé 25ème ou bien être non classé? C’est la méthode utilisée par certains organismes qui vous expliquent que vous auriez été mieux classé si vous aviez donné certaines informations comme les adresses de vos diplômés (vive le RGPD!) d’autant plus gênant quand l’actionnariat de l’organisme penche d’un coté bien extrême sur l’échiquier politique.

Mais voilà le problème est que les étudiants veulent un classement … un bon moyen pour valoriser leur diplôme. C’est oublié que si tout le monde veut être classé, il va y avoir des déçus. D’ailleurs, c’est pour cela que l’HCERES autorité publique indépendante ne donne plus de notes. Elle se contente d’un rapport mettant en relief les qualités et faiblesses des diplômes. C’est dommage car ce que proposait l’HCERES n’était pas un classement mais des notes sur différents critères. Une vraie aide pour l’étudiant qui pouvait se faire une idée par rapport à ses attentes car les masters relevant du même domaine n’ont pas les même finalités au regard du profil des étudiants recrutés. Je prends pour exemple le Master Finance et Asset Management qui ne recrute pas d’étudiants au profil quantitatif et qui a fait le choix d’être un parcours plus généraliste que spécialiste. C’est un choix réfléchi car les étudiants à la sortie de leur licence ne sont pas toujours en mesure et cela me permet de me démarquer de l’autre master que je dirige – le Master Trésorerie d’Entreprise – qui pour le coup est spécialisé bien que le métier de Trésorier soit un métier multi facettes qui marrie une activité cash management (monétique compris) à une activité gestion des risques ainsi qu’à du front office (vive la polygamie!).

Certes on peut toujours comparer les notes … Et oui avouons le, j’étais assez fier de voir le Master Trésorerie d’Entreprise obtenir les meilleures notes mais je n’en avais pas besoin. Le recrutement de mes diplômés avant même qu’ils aient terminé leur formation reste ma principale satisfaction.

Erwan Le Saout | Docteur en Sciences de Gestion | Site personnel